En tant qu’exploitants et concepteurs de services publics de transport, les
collectivités locales et régionales et les décideurs politiques ont la
possibilité de façonner et de structurer les espaces urbains. La meilleure
façon d’avoir l’impact le plus positif qui soit sur les conditions de vie
des citoyens et d’influencer leurs choix quotidiens en matière de mobilité
consiste à offrir les meilleures options possibles en matière de mobilité.
Lors de la conférence qu’ils ont organisée conjointement, l’UITP et le Comité européen des régions ont posé
l’ une des questions les plus provocantes en matière de mobilité urbaine:comment dissuader les gens d’utiliser leur voiture? Quelles solutions concrètes ont-elles été mises en œuvre
pour parvenir à ce que les citoyens empruntent les transports publics? Des
expériences partagées et des idées transférables ont été proposées lorsque
l’UITP et le Comité européen des régions ont uni leurs forces pour réunir
plus de 160 participants internationaux lors de cette
conférence
revêtant un fort caractère d’actualité.
Ouverte par Thomas Avanzata,directeur du département UE de l’UITP, etIsabelle Boudineau, présidente de la commission COTER du CdR, la manifestation
a mis la mobilité urbaine à l’ordre du jour.
En Europe, le secteur du transport routier est responsable de plus de la
moitié des émissions de NOx et représente 72 % des 27 % des
émissions totales de GES de l’UE qui sont imputables aux transports. Il en
résulte des dommages irréversibles pour notre environnement naturel, et un
impact négatif sur la qualité de la vie et la santé des citadins (pollution
atmosphérique, congestion urbaine, émissions sonores, etc.).
«Les émissions du secteur des transports continuent d’augmenter. Le pacte
vert de l’Union européenne ne peut réussir si les régions et les villes ne
sont pas à l’avant-garde des efforts visant à fournir un service de
transport public efficace et propre. Ce sont elles qui sont les acteurs les
plus capables de proposer des solutions innovantes permettant d’enrayer
l’utilisation des voitures particulières», a déclaré Isabelle Boudineau, présidente de la commission de la
politique de cohésion territoriale et du budget de l’UE (COTER) du Comité
européen des régions.
Le
pacte vert pour l’Europe
met en lumière la nécessité de faire en sorte que les transports deviennent
radicalement moins polluants dans les zones urbaines en particulier et
souligne l’importance d’une combinaison de mesures visant à réduire les
émissions, à atténuer la congestion urbaine et à améliorer les possibilités
de transport public. Il est dès lors essentiel de faire en sorte que le
plus de personnes possible s’orientent vers des modes de transport partagé,
a déclaré le président de l’UITP, Pere Calvet.
«À l’UITP, nous sommes convaincus qu’un passage des voitures privées
aux transports publics et aux modes de transport actifs, à la
bicyclette et à la marche est le meilleur moyen de décarboner la
mobilité quotidienne des citoyens», a déclaré M. Calvet.
«Le pacte vert pour l’Europe change la donne, c’est une occasion à
saisir. Ses objectifs ambitieux en matière de neutralité climatique et,
plus généralement, de durabilité, ne seront pas atteints si priorité
n’est pas donnée aux transports publics et à un transfert modal vers
une mobilité quotidienne durable. En fait, ce doit être la priorité des
priorités. La différence, c’est le bus qui la fait quand il emmène les
enfants à l’école, le tram quand il m’emmène au bureau et le métro
quand il vous emmène au cinéma
», a déclaré Thomas Avanzata, directeur du département UE
de l’UITP.
La conférence a commencé par une discussion sur la manière dont les
voitures ont façonné nos villes et sur les raisons de la nécessité d’une
répartition modale, ainsi que sur la manière dont les Européens se
déplacent et celle dont les choix de mobilité peuvent être influencés.
Dans le contexte du nouveau pacte vert pour l’Europe, qui appelle à une
réduction de 90 % des émissions dues aux transports d’ici à 2050,Sylvie Landrieve et Susan Grant-Muller de Forum vies mobiles et de l’université de Leeds ont présenté des
exemples et des réalisations mises en œuvre pour améliorer la mobilité dans
les villes: les changements de comportement, les outils d’incitation et la
compréhension des mesures différentes requises pour des endroits différents
devraient toujours être pris en considération.
La conférence a également vu la tenue de deux ateliers «boîte à outils» en
matière de mobilité urbaine.
Le premier atelier a présenté une série de bonnes
pratiques et d’expériences concernant plusieurs aspects de la mobilité
urbaine, notamment les aspects liés aux déplacements sans discontinuité,
aux réglementations en matière d’accès aux zones urbaines et à l’offre et à
la gestion de la demande. La BKK Budapest, la RATP, Arriva et l’Autorité
des transports terrestres de Singapour ont participé à la discussion sur la
manière de décourager l’utilisation des voitures et de répondre aux besoins
en matière de mobilité urbaine.
Le second atelier a été axé sur les expériences pratiques
en matière de politique tarifaire et de multimodalité, notamment les zones
piétonnes, ainsi que les restrictions d’accès et les zones à émissions
nulles. SSB Stuttgart, les Wiener Linien, la ville de Balbao et l’Autorité
des transports publics de Cracovie ont participé à la discussion.
Lors du dernier volet de la conférence, un groupe
d’experts s’est penché sur la manière de mettre en place un système de
transport urbain plus écologique et sans émissions de carbone en Europe et
de mettre en œuvre la mobilité urbaine de demain.
Albert Bore
, conseiller municipal de la ville de Birmingham et membre du CdR,Clara De La Torre, directrice générale adjointe, DG CLIMA, Anna Deparnay-Grunenberg, députée au Parlement européen,
membre de la commission des transports et du tourisme, Miguel Gaspar, adjoint au maire pour la mobilité &
sécurité, ville de Lisbonne, et Elke Van den Brandt,
ministre du gouvernement de la région de Bruxelles-Capitale chargée de la
mobilité, des travaux publics et de la sécurité routière, ont apporté leur
expérience et leurs idées sur la manière de trouver le juste équilibre
entre la nécessité urgente d’un changement de modèle à long terme et la
nécessité d’une mobilité à court terme dès aujourd’hui.
Matthew Baldwin
, directeur général adjoint de la DG MOVE à la Commission européenne, a
conclu la conférence en déclarant: «
Selon moi, les transports publics deviendront la pierre angulaire du
nouveau CFP 2021-2027
».
Ce qui ressort clairement de la conférence conjointe de l’UITP et du Comité
européen des régions c’est qu’il existe une vie sans voiture. Il existe également une demande pour un soutien accru de
l’UE en matière de mobilité urbaine durable et de modernisation des
transports publics dans les zones métropolitaines d’Europe.
Au moyen d’exemples, de mesures d’incitation et d’investissements, il est
possible de procéder à un transfert modal afin d’encourager un plus grand
nombre de personnes à laisser leur voiture à la maison et à utiliser les
nombreuses possibilités de mobilité disponibles dans nos villes.
L’UITP a également organisé une conférence conjointe avec le Comité européen des régions et l’UNIFE en septembre dernier pour défendre les investissements ferroviaires
urbains.