La situation particulièrement vulnérable des régions ultrapériphériques (RUP) de l’UE fait l’objet d’un avis présenté lors de la session plénière de décembre du Comité européen des régions. Cet avis, élaboré par Ángel Víctor Torres Pérez (ES/PSE), président du gouvernement des îles Canaries, met en lumière les conséquences désastreuses de la crise de la COVID-19 sur les marchés du travail de ces régions et le défi considérable auquel elles sont confrontées dans la gestion des flux migratoires irréguliers en provenance de leur voisinage immédiat, et appelle à mener un partenariat étroit avec les RUP et à les soutenir, ainsi que leurs atouts uniques.
L’Union européenne compte neuf régions ultrapériphériques (RUP), qui, sur le plan politique, sont gérées par la France, le Portugal et l’Espagne, mais qui sont géographiquement très éloignées du continent européen. Leur éloignement, leur isolement et leur petite taille constituent un certain nombre de contraintes qui entravent leur développement. La pandémie de COVID-19, le changement climatique et les migrations ont eu des répercussions désastreuses dans ces régions, qui dépendent fortement du tourisme et de la connectivité avec le reste du monde.
« Nous avons l’occasion unique de développer l’économie verte, mais la forte dépendance des régions ultrapériphériques vis-à-vis de l’extérieur les rend très vulnérables et la pandémie ne fait qu’accentuer ces différences. La Commission européenne doit tenir compte de cette faiblesse et renouveler sa stratégie en faveur des RUP », déclare le rapporteur Ángel Víctor Torres Pérez (ES/PSE), président du gouvernement des îles Canaries.
« Si les régions ultrapériphériques sont éloignées géographiquement du continent, leur valeur est essentielle au regard de ce que l’Union européenne est et représente: une Union qui n’abandonne aucun citoyen et ne néglige aucun territoire. Aujourd’hui, ces territoires subissent également les conséquences de la crise de la COVID-19 et nous souhaitons attirer particulièrement l’attention sur les défis spécifiques auxquels ils doivent faire face, tant dans le cadre des politiques de l’UE que du nouveau plan de relance. L’industrie du tourisme et les transports aériens ont été dévastés par la pandémie et les régions ultrapériphériques ont plus que jamais besoin de la solidarité européenne », a déclaré Vasco Alves Cordeiro (PT/PSE), premier vice-président du Comité européen des régions et membre du parlement régional des Açores.
Le rapporteur se félicite de l’engagement pris par la Commission européenne d’accorder une attention particulière aux RUP dans le pacte vert pour l’Europe, en tenant compte de leur vulnérabilité et de leurs atouts uniques tels que la biodiversité et les sources d’énergie renouvelables. Il plaide en outre en faveur d’une approche et d’un soutien sur mesure dans le cadre du Fonds «Asile et migration» ainsi que du plan de relance de l’Union, étant donné la fragilité de ces territoires dans différents secteurs.
« Le nouveau budget 2021-2027 doit être utilisé pour faire face à la situation actuelle et prévenir l’aggravation de la crise sociale et de la pauvreté dans nos régions. Un soutien spécifique au secteur du tourisme doit être mis en place de toute urgence, qui inclue la réactivation de la connectivité à des prix compétitifs et l’unification des critères épidémiologiques afin de rétablir une mobilité abordable et accessible. En outre, en tant qu’ultimes frontières de l’Europe, les RUP prient instamment la Commission d’élaborer une politique migratoire solidaire assortie de mesures spécifiques dans le cadre du Fonds “Asile et migration” », a déclaré M. Torres Pérez .
Par ailleurs, le rapporteur accueille favorablement le partenariat renforcé entre la Commission européenne, les États membres et la conférence des présidents des RUP, qui a débouché sur un dialogue permanent visant à définir et résoudre les problèmes. Il regrette toutefois que le rapport intermédiaire sur la mise en œuvre du «partenariat stratégique renouvelé et renforcé avec les RUP de l’UE» ne soit pas assorti d’une évaluation approfondie de la stratégie menée à l’égard de ces régions. Il déplore également que l’on ne saisisse pas l’occasion pour remédier à l’omission d’un certain nombre de mesures essentielles à leur développement, relevant entre autres de la politique de cohésion et du socle européen des droits sociaux.
Vous trouverez ici les recommandations détaillées concernant l’économie bleue, l’agriculture et le développement rural, la biodiversité, l’économie circulaire, le changement climatique, la transition énergétique, la recherche et l’innovation, les affaires sociales, l’emploi, l’entrepreneuriat, l’intégration régionale et la migration.
Les photos de la session plénière du CdR se trouvent sur flickr .
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