Aujourd’hui même, le Comité européen des régions a tenu un débat
approfondi sur la nécessité d’indemniser d’urgence les secteurs touchés
par les droits de douane récemment imposés par l’administration Trump.
De nombreuses régions françaises soutiennent ce document de la
délégation espagnole, qui demande instamment à l’UE de parvenir à un
accord fructueux afin de remédier à la situation actuelle, d’indemniser
les entreprises touchées et de planifier des mesures d’atténuation pour
les secteurs et les produits susceptibles d’être touchés par les futurs
résultats de la procédure de règlement des différends entre l’UE et les
États-Unis dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Guillaume Cros (FR/PES), vice-président de la région d’Occitanie et rapporteur du CdR sur la
politique agricole commune, a déclaré:
«Le secteur agricole de l’UE est fragilisé par la priorité donnée à
l’exportation et à l’importation.
L’objectif de l’UE en matière climatique conduit également à revoir
notre politique commerciale en donnant la priorité au marché
européen et en mettant le commerce international à sa juste place.
C’est pourquoi le CdR a demandé à l’UE de peser de tout son poids
de premier importateur et exportateur mondial de denrées
alimentaires pour modifier les règles du commerce international
agricole dans le sens de relations commerciales plus justes et plus
solidaires.
»
Isabelle Boudineau (FR/PES),
vice-présidente de la région Nouvelle-Aquitaine et Présidente de la
Commission pour la cohésion territoriale au CdR a déclaré: “
L’urgence est de tout mettre en œuvre pour contre-balancer la
hausse de 25% des droits de douane sur les produits ciblés par
l’administration américaine. Les secteurs agricoles et
agro-alimentaires ne devraient pas être les victimes. Je pense
notamment aux produits sous indication géographique élaborés en
majorité par des petites et moyennes entreprises, avec des emplois
non délocalisables et à forte valeur ajoutée pour nos territoires
ruraux.”
Le marché américain est l’une des principales destinations des
exportations de produits agricoles et agroalimentaires européens. Les
droits de douane sur les produits aéronautiques sont fixés à 10 %,
tandis que ce pourcentage s’élève à 25 % pour les autres produits,
principalement agroalimentaires.
À l’exception du champagne, le secteur vinicole français sera fortement touché par
les nouveaux droits de douane américains, le marché des États-Unis
représentant 20 % des exportations de vin français et 1 milliard d’EUR
de recettes annuelles.
Michael Murphy (IE/PPE)
, membre du conseil du comté de Tipperary, président de la délégation
irlandaise et rapporteur du prochain avis du CdR sur les accords
commerciaux, a déclaré: «
Je suis profondément préoccupé par l’incidence de ces sanctions sur
les régions d’Irlande qui dépendent fortement du secteur
agroalimentaire, y compris ma propre région. Avec cette situation,
toutes les régions seront perdantes, aussi bien celles de l’UE que
celles des États-Unis. Les différends commerciaux déstabilisent les
écosystèmes productifs et leurs incidences se font d’abord sentir
au niveau local. De même que celles d’Espagne, les régions
irlandaises supportent une lourde charge du fait des droits de
douane imposés par les États-Unis. Il est important que des mesures
d’aide d’urgence soient mises en place pour atténuer ces pertes, et
que dans le même temps l’UE œuvre à trouver une solution négociée
au litige actuel. En tant que rapporteur d’un avis du CdR sur la
mise en œuvre des accords de libre-échange, j’espère pouvoir
collaborer avec les parties prenantes et faciliter les discussions
sur le développement d’outils et de méthodes susceptibles d’être
utilisés pour accroître l’adoption et la compréhension des accords
de libre-échange, en particulier auprès des microentreprises et des
PME de toutes les régions de l’UE.
»
En 2018, l’Irlande a enregistré des exportations de
biens vers les États-Unis pour un montant de 39,4 milliards d’EUR. La
valeur totale de ces exportations irlandaises de 2018 qui seraient
soumises aux mesures américaines est évaluée à 366 millions d’EUR,
montant qui dégagerait, à un taux de 25 %, 91,6 millions d’EUR de
droits de douane supplémentaires. Pour les régions irlandaises, les
exportations de crème de whisky et de beurre représentent
respectivement 44 % et 95 % de la valeur totale des droits de douane
applicables aux marchandises visées.
Les exportations de l’industrie alimentaire allemande
vers le marché des États-Unis représentent quant à elles un volume
total de 1,7 milliard d’EUR. L’ association des agriculteurs d’Italie affirme que les
exportations de marchandises qui seront touchées représentent 500
millions d’EUR. En Autriche, les exportations
concernées sont celles de fromages, à hauteur de 4 millions d’EUR, et
de jus de fruits, qui s’élèvent à 11 millions d’EUR.
Le document de prise de position de la délégation espagnole met en
garde contre le fait que l’imposition de droits de douane peut
entraîner une escalade de mesures fiscales susceptibles de nuire à
d’autres secteurs productifs, tant aux États-Unis que dans l’Union
européenne.
Il rappelle que l’OMC doit encore se prononcer sur des questions en
suspens concernant les différends commerciaux entre Airbus et Boeing et
demande à la Commission européenne de fixer une base mondiale pour les
aides à l’industrie aéronautique et de planifier des mesures
d’atténuation pour les secteurs et les produits susceptibles d’être
affectés par les effets de nouveaux litiges.
Le document demande instamment que l’on renforce immédiatement le canal
de communication entre l’administration américaine et l’Union
européenne, en vue de parvenir à un accord fructueux capable de
remédier à la situation actuelle.
Il souligne également que les accords commerciaux entre l’UE et les
pays tiers sont essentiels au développement des secteurs agricole et
agroalimentaire dans les régions européennes.
Contexte
Cliquez ici
pour accéder à la liste complète des produits et pays touchés par les
droits de douane américains.
Contact:
David Crous
david.crous@cor.europa.eu
+32 (0) 470 88 10 37