Les présidents des groupes politiques du Comité européen des régions se sont réunis aujourd’hui à Rzeszów, en Pologne, dans le cadre d’une mission d’information visant à évaluer les besoins des communautés locales et à contribuer à l’élaboration de mesures visant à faire face à la crise des réfugiés ukrainiens.
Des règles communes et un accès accéléré sont nécessaires pour maximiser l’impact sur le terrain du train de mesures de soutien de l’UE d’un montant de 17 milliards d’euros: tel est le message émis par les dirigeants des six groupes politiques du Comité européen des régions lors d’une réunion d’urgence qui s’est tenue le 6 avril près de la frontière polonaise avec l’Ukraine, en présence d’Apostolos Tzitzikostas, président du Comité européen des régions, d’Elisa Ferreira, commissaire européenne chargée de la cohésion et des réformes, de M. Omarjee , président de la commission du développement régional du Parlement européen, et de Tetiana Yehorova-Lutsenko, présidente du conseil du district de Kharkiv. La réunion était organisée par le président de la voïvodie de Podkarpackie, Władysław Ortyl, et le maire de Rzeszów, Konrad Fijołek.
Tetiana Yehorova-Lutsenko, présidente du conseil du district de Kharkiv en Ukraine, a ouvert la séance par ces mots: « Je suis ici non seulement en tant que représentante du conseil régional de Kharkiv, mais aussi en tant que femme et mère de deux enfants qui ont passé de nombreux jours au sous-sol lorsque Kharkiv a été attaqué avec des missiles. Kharkiv a vécu ce qui n’aurait pas pu être imaginé dans nos pires cauchemars; au 21e siècle, nous n’aurions pas pu imaginer une telle guerre. Il s’agit d’une guerre non seulement contre l’Ukraine dans son ensemble, mais aussi contre l’Europe et le monde civilisé. »
Apostolos Tzitzikostas , président du Comité européen des Régions, a déclaré: «À la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, j’ai rencontré des mères et des enfants contraints de quitter leur foyer pour fuir les atrocités commises par l’armée russe. J’ai également assisté au travail considérable accompli par le peuple polonais, ses maires et ses présidents régionaux pour fournir un abri. Ils méritent un soutien immédiat et efficace. Le train de mesures de soutien de l’UE, doté de 17 milliards d’euros, provient de cinq instruments de financement dotés de procédures et de calendriers différents qui mettent en péril sa bonne mise en œuvre par les bénéficiaires locaux sur le terrain. C’est pourquoi j’ai proposé à la commissaire Elisa Ferreira d’envisager ensemble une «facilité de l’UE pour les réfugiés locaux en Ukraine», non pas comme un nouveau fonds, mais comme un outil opérationnel permettant de réduire les formalités administratives et d’accélérer l’accès des dirigeants locaux aux fonds actuels afin d’obtenir les résultats escomptés par les réfugiés et les communautés locales.»
Christophe Rouillon (FR/PSE), maire de Coulaines et président du groupe PSE, a commenté: « En qualité de maires et de présidents de régions, nous nous engageons à accueillir les réfugiés ukrainiens dans nos villes et villages. Nous prendrons particulièrement soin des enfants en leur permettant d’accéder aux crèches, écoles et universités. Nous réitérons dans ce contexte notre appel en faveur de mesures législatives sur la protection de l'enfance. Nous sommes reconnaissants envers le peuple ukrainien qui se bat pour notre liberté. Le Comité européen des régions agira pour obtenir de la Commission européenne et des Etats membres des financements pour le logement, la santé, les services sociaux, l’éducation et l’accès au marché du travail. »
François Decoster (FR/Renew Europe), membre du Conseil régional des Hauts-de-France et président du groupe Renew Europe, a ajouté: « Plus de 500.000 Ukrainiens ont transité par Rzeszów depuis le 24 février: la municipalité et de nombreux volontaires se sont organisés en quelques heures pour assurer un accueil humain. Aujourd’hui, nous sommes venus les remercier d’avoir illustrer à la fois l’engagement des collectivités locales pour apporter le secours nécessaire à plus de 4 millions d’Ukrainiens qui ont dû fuir leur pays, et l’esprit européen, solidaire et engagé au travers des outils mis en place par la Commission européenne et le Comité européen des régions. »
Younous Omarjee (FR/GUE/NGL), chef de la commission du développement régional du Parlement européen, a déclaré: « Le Conseil européen, en tant que Parlement, doit commencer à envisager des réponses nouvelles et beaucoup plus puissantes, comme nous l’avons fait avec la crise de la COVID-19, car les conséquences macroéconomiques et sociales de cette guerre à plus long terme seront énormes, en particulier en ce qui concerne les objectifs de cohésion ».
Les présidents étaient accompagnés de membres du groupe de travail du CdR sur l’Ukraine , dirigé par Alexandra Dulkiewicz ( PL/PPE), maire de Gdańsk. La réunion a réuni des gouverneurs de trois régions polonaises, deux villes polonaises et des gouverneurs et maires locaux de République tchèque, de France, d’Allemagne, de Hongrie, de Roumanie et de Slovaquie.
Le Comité européen des régions a lancé un centre d'information et de soutien ( «Info-Support Hub» ) pour répondre aux besoins et aux offres de soutien: Les collectivités locales et régionales de l’UE qui souhaitent offrir de l’aide ou ont besoin d’aide peuvent contacter la plateforme .
Contexte:
Cette semaine, les États membres de l’UE ont donné leur feu vert à la modification des règles régissant le versement de fonds à long terme pour le développement régional, afin de permettre l’utilisation de ces fonds pour répondre aux besoins des réfugiés. Cette flexibilité signifie, par exemple, que les écoles et les hôpitaux seront en mesure d’accéder aux fonds qui ont été prélevés sur le budget de l’UE pour la période 2014-20 ou qui sont disponibles dans le cadre du plan de relance économique lié à la COVID-19. Des demandes seront également reçues pour des activités qui ont débuté le 24 février 2022, date à laquelle la Russie a lancé une invasion totale de l’Ukraine. Les institutions européennes estiment que l’ensemble des changements permettra de dégager près de 17 milliards d’euros.
Les autres membres du Comité européen des régions présents étaient: Olgierd Geblewicz (PL/PPE), président de la voïvodie de Poméranie occidentale et président du groupe PPE; Władysław Ortyl (PL/ECR), président de la voïvodie des Basses-Carpates, qui a reçu la délégation du CdR; Bernd Voss (DE/Verts), membre du parlement du Schleswig-Holstein et coprésident des Verts; Krzysztof Iwaniuk (PL/AE), maire de Terespol, au nom du président du groupe Alliance européenne; Pavel Branda (CZ/ECR), maire adjoint de Rádlo; Antje Grotheer (DE/PSE), vice-présidente du parlement de la ville de Brême et rapporteure sur la gouvernance révisée de l’espace Schengen; Anna Magyar (HU/ECR), membre du conseil du comté de Csongrád Megye et rapporteure sur l’élargissement; Adrian Ovidiu Teban (RO/PPE), maire de la ville de Cugir; Rastislav Trnka (SK/PPE), président de la région autonome de Košice; Marek WOYNIAK (PL/PPE), président de la région de Wielkopolska; et Hanna Zdanowska (PL/PPE), maire de Łódź.
Une vidéo de la réunion peut être consultée ici .