Les politiques en matière d'alimentation, de santé, de lutte contre le terrorisme et de réaction
aux crises sont au premier plan des préoccupations alors même que les dirigeants locaux
et régionaux cherchent des moyens d'accroître la résilience de leurs collectivités.
La commission des ressources naturelles (NAT) du Comité européen des régions (CdR) s'est réunie pour la première fois après la pause estivale pour réfléchir au tourisme durable ainsi qu'aux réponses qu'il convient d'apporter au niveau de l'Union pour relever les défis posés par le coronavirus et gérer son impact sur les populations locales. Lors de la réunion du 18 septembre dernier, les membres ont également adopté des avis sur la stratégie «De la ferme à la table», sur le programme «L'UE pour la santé» (EU4Health), sur la stratégie de l'Union pour la revitalisation du milieu rural, ainsi que sur le mécanisme de protection civile de l'Union. Toutes ces politiques sont susceptibles de contribuer à l'édification de collectivités résilientes dans l'ensemble de l'Union. Les membres de la commission ont également procédé à un échange de vues sur l'agroécologie.
Partout en Europe, le coronavirus (virus de la COVID-19) reste une préoccupation majeure pour les collectivités locales et régionales. La pandémie de COVID-19 démontre clairement, non seulement la valeur ajoutée de l'agriculture européenne et locale, et l'importance d'un système de sécurité alimentaire qui s'appuie principalement sur des approvisionnements issus des territoires ruraux européens, mais aussi la nécessité d'améliorer la coopération dans le domaine de la santé, et grâce au mécanisme de protection civile.
Les membres de la commission NAT ont adopté les projets d'avis suivants:
«Vers un tourisme plus durable pour les villes et les régions de l'UE», élaboré par Manuel Alejandro Cardenete Flores (ES/Renew Europe), vice-conseiller pour le tourisme, de la revitalisation, de la justice et de l'administration locale de la junte d'Andalousie: le tourisme est un pourvoyeur d'emploi et de croissance dans l'ensemble de l'Union européenne. Toutefois, s'il est mal géré, il peut aussi avoir un effet négatif sur l'environnement ou la société. Lors de la crise de la COVID-19, le tourisme a été, et il est encore, l'un des secteurs économiques les plus durement touchés, et les conséquences de ce qu'il a subi sont considérables. L'avis consacré au thème du «tourisme durable» examine les deux facettes de ce débat, proposant quelques pistes pour sortir de la crise touristique actuelle, qui vont dans le sens d'un tourisme de demain qui soit plus durable et plus résilient. «C'est à l'Europe qu'il revient d'insuffler ce changement, car le monde ne le fera pas sans elle. Nous devons mettre en œuvre un cadre stratégique en matière de tourisme qui soit plus robuste et davantage axé sur le développement durable», a souligné le rapporteur. L'adoption de l'avis est prévue pour la session plénière du CdR des 9 et 10 décembre 2020.
«De la ferme à la table – La dimension locale et régionale», présenté par Guido Milana (IT/PSE), membre du conseil municipal d'Olevano Romano (Rome): La stratégie «De la ferme à la table» pour une alimentation durable est un pilier, à la fois du pacte vert pour l'Europe, une des initiatives phares de l'Union européenne, et du plan de relance européen. Cette stratégie interviendra à chaque maillon de la chaîne alimentaire, de la production à la consommation. Guido Milana a déclaré: «La pandémie de COVID-19 a révélé un certain nombre de failles majeures dans notre système alimentaire. La stratégie “De la ferme à la table" sera cruciale pour le faire évoluer d'une manière qui soit durable, tant du point de vue environnemental, économique que social. L'inclusion des villes et des régions est nécessaire pour soutenir les producteurs et les travailleurs, aider ceux, très nombreux, qui n'ont pas les moyens de se permettre des régimes alimentaires sains, protéger notre environnement, promouvoir les circuits d'approvisionnement courts, ou encore encourager une meilleure distribution des denrées alimentaires. Les agriculteurs et les pêcheurs auront un rôle crucial à jouer si nous voulons atteindre les objectifs ambitieux que nous avons fixés, et nous devons veiller à ce que personne ne soit mis à l'écart.» L'adoption de l'avis est prévue pour la session des 9 et 10 décembre 2020.
Le programme «L'UE pour la santé» (EU4Health), élaboré par Nathalie Sarrabezolles (FR/PSE), conseillère départementale du Finistère: «Le programme européen “L'UE pour la santé" vise à renforcer les systèmes de santé européens pour mieux répondre aux futures crises transfrontières majeures, telles que la pandémie de COVID-19. Outre une meilleure protection face aux crises et une meilleure gestion de ces dernières par le renforcement des systèmes de santé des États membres et la prestation de meilleurs soins, le programme “UE pour la santé" a également pour but d'améliorer la santé de tous et d'encourager l'innovation et l'investissement.La leçon que nous a donné la pandémie de COVID-19 est parfaitement claire: les citoyens ont besoin d'une Union européenne de la santé plus forte. Le programme “L'UE pour la santé" nous apporte la preuve que nous pouvons améliorer notre capacité à faire face à des crises sanitaires futures et renforcer les systèmes de santé sur nos territoires. C'est pourquoi les réductions de 82 % opérées par le Conseil européen dans le budget de “L'UE pour la santé" sont absolument inacceptables. En tant que villes et régions, nous invitons le Parlement européen à défendre cette priorité qui peut vraiment changer la vie des citoyens», souligne Mme Sarrabezolles. L'adoption de l'avis est prévue durant la session plénière du CdR les 12, 13 et 14 octobre 2020.
«La Stratégie de l'Union pour la revitalisation du milieu rural», élaboré par Enda Stenson (IE/AE), membre du conseil du comté de Leitrim: La pandémie actuelle a ajouté une dimension à la quête d'une revitalisation du milieu rural dans les régions de l'ensemble de l'Union européenne et l'a rendue encore plus impérieuse. Cette crise a mis en lumière et exacerbé les effets d'un certain nombre de menaces auxquelles sont confrontées de longue date les zones rurales. Tout d'abord, le dépeuplement continu a conduit à une désertification des zones rurales qui se sentent délaissées par les politiques européennes, a déclaré M. Stenson. «La nouvelle vision à long terme pour les zones rurales doit donner lieu à un cadre d'action concret. Cette stratégie rurale devrait comprendre un ensemble de politiques intégrées qui donneraient aux communautés rurales les capacités et les moyens de transformer en possibilités les défis que représentent notamment la décarbonation, le changement climatique, la numérisation, la transition générationnelle, l'intégration de nouveaux migrants et l'innovation sociale. J'espère que la Commission saura réagir très rapidement et mettre en œuvre les mesures que nous avons décrites pour faire en sorte que chacun puisse vivre, travailler et élever sa famille, en bénéficiant d'un accès aux services pertinents, dans nos extraordinaires communautés rurales», a déclaré le rapporteur. L'adoption de l'avis est prévue pour la session des 9 et 10 décembre 2020.
Les membres ont débattu des priorités de la présidence allemande avec Judith Conrad, du département du développement rural de ministère de l'agriculture allemand, et avec Norbert Lins (DE/PPE), président de la commission AGRI du Parlement européen.
«Un mécanisme renforcé de protection civile de l'Union» élaboré par Alberto Cirio (IT/PPE), président de la région du Piémont: «La pandémie que le monde subit transforme notre mode de vie et, comme c'est le cas dans toute expérience extrême, elle met en lumière, non seulement les forces et les faiblesses de nos systèmes de santé, mais aussi notre capacité à réagir aux situations d'urgence de grande ampleur. Le renforcement des capacités de coordination envisagé par la modification proposée du mécanisme européen de protection civile apparaît donc fortement nécessaire, non seulement pour intervenir rapidement et efficacement lorsqu'une crise est en cours, mais plus encore pour atténuer rapidement les effets de ladite crise. L'avis du CdR, dont j'ai l'honneur d'être le rapporteur, s'inscrit précisément dans cette tendance: Il faut faire en sorte que cet instrument soit plus efficace et mieux adapté aux besoins de l'Europe, en renforçant pour commencer le potentiel des territoires et des populations locales qui les composent», a souligné M. Cirio. L'adoption de l'avis est prévue pour la session plénière du CdR d'octobre 2020.
Les membres ont procédé à un échange de vues sur l'«agroécologie»: un avis sera bientôt établi sur ce thème par Guillaume Cros (FR/Verts), vice-président du conseil régional d'Occitanie. L'approche agroécologique est pertinente pour répondre aux défis que pose la pandémie: elle réduit l'empreinte carbone de l'agriculture, favorise le rétablissement de la biodiversité naturelle et agricole, maintient ou restaure la fertilité des sols et accroît la résilience économique des exploitations agricoles en développement, notamment en encourageant les circuits d'approvisionnement courts.
La commission NAT a nommé Joke Schauvliege (BE/PPE), membre du Parlement flamand, comme rapporteure pour un avis intitulé «Expériences et leçons tirées par les régions et les villes au cours de la crise de la COVID-19» et Paula Fernández Viaña (ES/RenewEurope), membre du gouvernement de Cantabrie, rapporteure sur «Une nouvelle approche de la stratégie maritime pour la région atlantique – Plan d'action pour l'Atlantique 2.0».
Les effets de la COVID-19 dans les régions européennes, et les défis auxquels sont confrontées les collectivités locales et régionales en conséquence feront l'objet du premier baromètre régional et local annuel, qu'Apostolos Tzitzikostas, gouverneur de Macédoine centrale et président du CdR, présentera dans une allocution lors de la session plénière de l'assemblée, le 12 octobre prochain. Le baromètre s'appuie sur des études commandées spécialement ainsi que sur d'autres recherches destinées à fournir une évaluation détaillée de la crise, ainsi que de certaines des questions politiques soulevées par celle-ci.
Documents de séance
Cliquez ici pour vous inscrire à la Semaine européenne des régions et des villes 2020.
Contact:
Wioletta Wojewodzka
Tel. +32 (0)2 282 2289
Mobile: +32 (0)473 843 986
wioletta.wojewodzka@cor.europa.eu