Le rapporteur Christophe Clergeau: «Améliorer le
niveau de l'excellence scientifique de l'Europe
toute entière, non seulement de quelques grandes
régions et métropoles»
À travers un avis élaboré par Christophe Clergeau
(FR/PES), Conseiller régional des Pays-de-la-Loire,
le Comité européen des régions réitère sa demande
d’une approche globale de l’effort financier de
l’Union pour la recherche, la formation et
l’innovation et alerte sur les conséquences de la
baisse des budgets de la politique de cohésion qui
risque d'accroître les écarts entre les régions
européennes.
L'avis
, qui a été adopté à l'unanimité par la session
plénière le 9 octobre, souligne la nécessité de
reconnaitre formellement le rôle des écosystèmes
régionaux et pôles d'innovation et de renforcer les
liens avec la spécialisation intelligente.
Dans le cadre du prochain budget à long terme de l'UE
(2021-2027), la Commission européenne propose une
enveloppe de 100 milliards d'euros pour la recherche et
l'innovation à travers le nouveau programme-cadre
Horizon Europe
. Le Comité européen des régions – assemblée des élus
locaux et régionaux de l'Europe – salue cette
augmentation budgétaire mais s'inquiète d’un risque
d’accroissement des inégalités entre les villes et
régions fortement bénéficiaires du programme-cadre de
recherche et d’innovation et les autres, qui vont subir
les conséquences de la baisse des budgets de la
politique de cohésion.
«Les actions entreprises pour réduire les écarts entre
régions et favoriser l’accès de tous au programme
Horizon Europe sont insuffisantes afin d'améliorer le
niveau de l'excellence scientifique de l'Europe toute
entière, non seulement de quelques grandes régions et
métropoles», regrette le rapporteur Christophe Clergeau.
Dan Nica
(RO/S&D), rapporteur du Parlement européen, s'est
adressé à la session plénière en soulignant que
son rapport
partage les inquiétudes des villes et régions. «En
s’appuyant sur les leçons tirées d’Horizon 2020, nous
sommes convaincus qu’Horizon Europe devrait être plus
simple, plus claire et plus accessible et que
l’initiative devrait favoriser une participation
équitable et transparente. Pour que l’Union maximise
son potentiel en matière de R&I, elle doit répartir
l’excellence de manière plus égale dans toute l’Union
et combler la fracture existant entre les États membres
et entre les régions en matière de recherche et
innovation.»
Pour y arriver, les villes et régions demandent d'être
pleinement associées à la programmation et la mise en
œuvre des politiques de recherche et d’innovation, en
tant que parties prenantes de la planification
stratégique et du futur forum du Conseil européen de
l’innovation.
En outre, le Comité européen des régions regrette
fortement le manque de reconnaissance de l’ancrage
territorial de l’excellence scientifique et l’apport
des écosystèmes régionaux et hubs d’innovation qui
réunissent des acteurs publics et privés de réseaux à
quadruple hélice (universités, industrie, décideurs
publics, société civile), structurés au niveau régional
et local. Ces acteurs coordonnent des activités de
R&I et accélèrent entre eux la diffusion des
résultats, le transfert de connaissances, l’innovation
et le développement de nouvelles activités économiques
et services. Même si une action de soutien aux
«écosystèmes européens d'innovation» est prévue, le
montant prévu est conditionnel et, toujours selon le
Comité, trop faible.
Pour les villes et régions, il est particulièrement
important de renforcer les liens avec les stratégies de
spécialisation intelligentes et développer les
synergies avec les autres programmes de l'UE, ainsi
qu'avec les programmes nationaux et régionaux. Selon le
rapporteur Clergeau, «ces synergies doivent se construire de manière à permettre de partager le choix des
grands objectifs, de combiner et rationaliser les
ressources, d'assurer une répartition claire des rôles,
de concevoir, financer et piloter des projets ensemble
et de reconnaître le rôle des initiatives collectives
locales.»
Dans ce sens, les villes et régions s'opposent
fermement à ce que la possibilité de transférer une
part des fonds de la politique de cohésion vers le
programme Horizon Europe soit systématiquement décidée
par les États membres et pas par l’autorité de gestion
concernée qui est souvent une région.
L'avis souligne également que tout financement
complémentaire devrait être mis en œuvre selon les
mêmes règles d'application. Il soutient pleinement les
nouveaux partenariats européens et les actions
cofinancées qui peuvent «devenir les outils privilégiés
de financement des coopérations transrégionales et des
programmes menés par des consortiums d’écosystèmes
régionaux et pôles d’innovation (démarche de connexion
des territoires) ».
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