La sortie prévue du Royaume-Uni de l’Union européenne représente une menace pour les économies et les communautés côtières fragiles dans la région atlantique, a indiqué le Comité européen des régions. Dans ses recommandations adoptées le 1 er décembre, l’assemblée des dirigeants locaux et régionaux de l’UE presse l’Union européenne de renforcer sa récente stratégie atlantique et de permettre aux collectivités régionales et locales du Royaume-Uni de continuer à prendre part aux programmes de l’UE.
Les recommandations exhortent également l’Irlande, la France, l’Espagne et le Portugal à réagir au retrait du Royaume-Uni de l’UE en coopérant plus étroitement sur les questions maritimes, afin de combler les lacunes qui pourraient en découler dans les domaines de la science et de l’innovation, de la surveillance, de l’énergie océanique et des investissements maritimes. Dans son avis, le Comité européen des régions (CdR) juge alarmantes les conséquences possibles du départ du Royaume-Uni pour la politique commune de la pêche, ce qui renforce la nécessité d’adopter une approche globale du développement économique et de la création d’emplois dans les régions côtières et insulaires.
Jerry Lundy (IE/ADLE), auteur du rapport et membre du conseil du comté de Sligo et de l’assemblée régionale du Nord et de l’Ouest, a déclaré: «Nous disposons depuis près de cinq ans de la stratégie atlantique de l’UE et de son plan d’action. Ces outils ont aidé les régions concernées à sortir de la crise économique et à préserver l’écosystème marin et côtier, mais nous devons mettre à jour le plan d’action et le renforcer. Avec le Royaume-Uni, nous sommes sur le point de perdre dans la région atlantique une grande nation maritime de l’Union européenne et un investisseur de premier plan dans l’économie et la recherche marines. Pour la crédibilité et la visibilité de la stratégie, nous pensons que l’Union devrait prévoir un financement spécifique, plutôt que d’imposer aux communautés locales de rechercher des aides à travers les différents fonds de l’UE. Nous souhaitons une coopération entre les États riverains de l’Atlantique dans le domaine de la création d’emplois, du tourisme, de la pêche, des énergies renouvelables et, par-dessus tout, en matière de financement.»
M. Lundy a poursuivi en déclarant: «Nous devons poursuivre le travail de rajeunissement de nos régions côtières et de nos îles. Une économie ne peut exister sans communauté, et sans un plan économique permettant de retenir les jeunes, il est impossible de revitaliser une communauté locale. Il faut donc veiller à ce que les compétences, le patrimoine et le folklore de la communauté locale ne se perdent pas, et continuer à investir dans les jeunes et dans de nouveaux emplois.»
Soulignant les possibilités de redonner vie aux régions côtières, M. Lundy a également déclaré: «Au lieu de regarder vers le bas, à la recherche de charbon, de gaz et de pétrole, comme nous l’avons fait dans le passé, regardons vers le haut et vers le large, en direction du vent, du soleil et des vagues, qui produisent une énergie durable et propre. La formation, les compétences et de bonnes infrastructures routières sont importantes, tout comme la large bande. Un grand nombre d’entreprises disposées à s’implanter le long des côtes ont besoin d’acheminer leurs produits sur le marché, ainsi que d’une bonne connectivité. Si nous remplissons ces conditions, je suis persuadé que nous pourrons créer davantage d’emplois dans les régions côtières et insulaires. Ma région en fournit un exemple avec le programme Wild Atlantic Way, que nous développons pour encourager les touristes et les entrepreneurs à nous rendre visite et à investir chez nous.»
Le 1er décembre, le Comité européen des régions a également adopté des recommandations appelant l’UE à donner davantage la priorité à la modernisation des régions rurales européennes, en transformant son initiative «villages intelligents» en un programme rural européen à part entière. L’UE a adopté un programme urbain européen en 2016. Le rapporteur sur les «villages intelligents» est Enda Stenson (IE/Alliance européenne), membre du conseil du comté de Leitrim.
L’avis de M. Lundy sur la stratégie atlantique s’appuie sur les recommandations du CdR pour l’avenir de la politique de cohésion de l’UE après 2020 ainsi que sur la résolution adoptée par le Comité en mars 2017 sur l’intention du Royaume-Uni de se retirer de l’Union européenne. Le 30 novembre, les membres du CdR ont tenu un large débat sur les implications du départ prévu du Royaume-Uni de l’UE, au cours duquel plus de 30 orateurs ont pris la parole, notamment M. Lundy.
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